C’est avec honneur que nous coordonnons une étude sur l’impact social des sports et des pratiques urbaines auprès des publics résidant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Nous portons cette étude en collaboration avec différents membres représentants des disciplines urbaines rattachés au collectif Freestyle. Ce dernier réunit 300 associations de pratiques et sports urbains qui ont pour but d’agir quotidiennement dans les territoires les plus fragiles socialement et économiquement.

  • Les origines de cette étude

Lancée par le collectif freestyle et accompagnée par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT); cette étude s’adresse directement aux personnes résidant dans les quartiers où s’applique la politique de la ville (en France métropolitaine et en Outre-mer).

Nous sommes d’ailleurs ravis de constater que depuis quelques années la préoccupation de l’accès aux pratiques sportives pour tous est au cœur de l’agenda politique. En effet, depuis 2013, le ministère des sports et le ministère délégué à la ville se sont fixés pour objectif de réduire les inégalités d’accès à la pratique sportive.

Parmi les actions mises en place par ces derniers, nous pouvons noter le fait de soutenir davantage le développement des pratiques sportives libres et émergentes.

Suite à cela, en 2015, la démarche « Citoyens du sport » a vu le jour. Notre association a été nommée lauréate cette même année puis en 2016 dans le cadre de ce programme . Une de ces dimensions visait a favoriser l’accès à la pratique sportive encadrée des habitants des quartiers prioritaires. Ce plan avait également pour finalité de s’appuyer sur les multiples facettes des pratiques sportives pour développer des parcours d’insertion sociale et professionnelle par le sport.

Nous sommes donc motivés à l’idée de mener cette enquête en lien avec les populations fragiles avec qui nous menons de nombreux projets depuis 20 ans. Cette nouvelle action est parfaitement représentative des valeurs que défend notre association.

  • L’activité sportive : une méthode innovante au profit de l’inclusion sociale et de l’éducation

Nous considérons que la pratique du sport urbain est un enjeu de santé publique , mais également d’éducation, d’insertion et de vivre ensemble.

Les pratiques sportives urbaines que nous proposons présentent de fortes potentialités sociales et éducatives notamment auprès des plus jeunes telles que la découverte de l’autonomie, l’acquisition de compétences sociales et la capacité de négociation.

De plus, ces sports ont aussi un effet positif sur la mixité notamment dans la constitution d’équipes intégrant à la fois des femmes, des hommes et des personnes en situation de handicap.

Nous aspirons à l’inclusion de tous dans le milieu sportif, nous considérons que dans cette démarche il est inévitable de s’intéresser de plus près aux QPV. Ce sont des territoires dans lesquels les habitants disposent de faibles revenus et dont cette politique vise à compenser les écarts de niveau de vie entre ces quartiers fragiles et le reste du territoire. Les habitants doivent faire face à des situations qui réduisent leur possibilité d’accès aux pratiques sportives comme : le manque de moyens financiers, l’inadaptabilité de l’offre ou encore le manque d’équipements et d’installations. Ce sont pourtant dans ces mêmes zones que les sports urbains ont émergé et pris de l’ampleur, se fédérant autour de grands principes qui regroupent aujourd’hui une importante communauté qui ne cesse de s’agrandir.

  • Notre démarche pour réaliser cette étude

Nous estimons qu’il est aujourd’hui nécessaire d’obtenir des données concrètes nous permettant de tirer des conclusions sur les actions que nos associations mènent en lien avec les politiques de la ville afin de les adapter au mieux à tous les publics et de faire reconnaître ces pratiques comme de véritables outils d’intégration sociale, professionnelle.

C’est pourquoi nous allons réaliser un important travail de recherche autour des disciplines urbaines en incluant les différents acteurs porteurs d’initiatives et de projets sportifs et culturels en rapport avec le développement social des publics habitants en QPV.

Cette étude a pour ambition de nous permettre d’obtenir des renseignements détaillés sur la manière dont les personnes résidentes dans les QPV se saisissent des sports émergents et l’impact social qu’ils procurent sur ces dernières. Le but étant par la suite d’agir stratégiquement en faveur de la réduction des inégalités sociales en exploitant et adaptant la dimension sportive et en développant les bienfaits qui en résultent.

Nous sonderons minutieusement les associations membres du collectif et interrogerons des pratiquants de sports émergents à travers des questionnaires précis. Ces démarches nous faciliteront dans la mutualisation des savoirs faire de chaque acteur et dans l’analyse de la diversité des actions déjà mises en place par tous les membres de ce réseau qui prennent en compte les habitants des QPV.

Nous, nous procurerons également des données sur le nombre des pratiquants non licenciés. Ce travail représentera ainsi une réelle occasion de montrer l’ascension fulgurante de ces pratiques, leur réelle notoriété, autrement dit, le poids qu’elles représentent aujourd’hui.

Ces renseignements seront de nécessaires indicateurs pour mesurer les conséquences positives de ces pratiques sur les adeptes vivant dans les quartiers prioritaires. Ceci afin de pouvoir les valoriser pour que ces quartiers puissent disposer d’un plus grand nombre d’équipements contribuant à la mixité sociale.

  • Les autres objectifs du collectif

Notre volonté est également que ces pratiques reçoivent une reconnaissance institutionnelle. Nous souhaitons asseoir la légitimité de la présence du breakdance comme discipline olympique et défendre l’intégration d’autres disciplines émergentes aux Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2022.

Par ailleurs, nous souhaitons renforcer la place des associations du collectif dans l’écosystème de la politique de la ville et du sport pour que nous puissions intervenir sur différents leviers en lien avec l’insertion par le sport. D’autant plus que dans le cadre de la formation et du développement, le collectif soutient la mise en place de formations spécifiques, diplômantes et qualifiantes et œuvre dans la co-construction d’une démarche afin d’intégrer la découverte des pratiques urbaines notamment dans le milieu scolaire et en partenariat avec l’UNSS (Union Nationale du sport scolaire).

Nous avons également comme volonté de voir émerger la construction d’équipements pluridisciplinaires d’un nouveau genre, à savoir des espaces de pratiques sportives innovants et des airs de pratique de fitness.

Vous pourrez très prochainement visualiser une vidéo de présentation de l’étude ainsi que des témoignages des membres du collectif.